Si Sophie Scholl fait figure de quasi-inconnue chez nous, c’est une icône en Allemagne. Figure féminine de la résistance, elle s’est révoltée à l’intérieur même de son pays contre la dictature nazie, avertissant le peuple des dangers totalitaristes de l’hitlérisme, et des aberrations et autres atrocités du régime en place (élimination des malades mentaux, déportation et assassinats des Juifs, …).

En 1942, elle rejoint le mouvement «Die Weiße Rose » (La Rose Blanche), fondé par son frère et un compagnon. Avec une poignée de jeunes courageux, elle répand des tracts au péril de sa vie, appelant à une amitié entre les peuples.
Dénoncés, puis arrêtés par la Gestapo en 1943, les membres du groupe sont jugés de manière expéditive puis exécutés. Sophie avait 23 ans.

Et donc, moi qui ne la connaissais pas non plus, j’ai eu la chance de me voir confier la création de son buste monumental en bronze.
Je me suis pour cela inspiré d’une des plus célèbres photographies la représentant, visage penché en avant, comme résignée, la mèche étonnamment moderne offerte au vent… qui n’a pas manqué de souffler le 27 mai dernier lors de l’inauguration du buste à Béziers, à l’occasion de la journée nationale de la Résistance.

Dévoilé en présence du maire de Béziers, d’officiels et d’anciens combattants, avant la cérémonie en hommage à la Résistance française sous la statue de Jean Moulin, le buste est désormais visible sur la place du 14 juillet à Béziers, à quelques pas de celui de Jan Palach.